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Une culture intercalaire de poireaux peut protéger les poivrons contre les pucerons

Une culture intercalaire de poireaux peut protéger les poivrons contre les pucerons
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Visite des champs d'essai rétrospective dans le cadre du projet "ZERO-PH(F)YTO F&L(G)"

Le mardi 18 août 2020 a eu lieu une visite des champs d'essai des cultures protégés en agriculture biologique. Avec les précautions nécessaires dans le cadre de Covid-19, il a été possible de visiter les essais biologiques en cours dans les cultures protégées. Il a également été possible de présenter l’essai d’association d’une culture de poireaux et de poivrons et d'expliquer les résultats intermédiaires. Cet essai a été mis en place dans le cadre du projet "ZERO-PH(F)YTO F&L(G)". L'objectif principal de ce projet est d'explorer les possibilités (et les limites) de cultiver (toutes sortes de cultures, pas seulement des légumes) sans pulvérisation de produits de protection des plantes , même biologiques.

Dans cet essai spécifique d’association poireaux-poivrons, nous avons d'abord examiné si une culture intercalaire de poireaux peut aider à protéger les poivrons (jusqu'à une certaine limite) contre les pucerons (principalement Myzus persicae) par rapport à la monoculture classique. Et si l'utilisation des pesticides peut être réduite en tant que telle. En partant de cette question, on a également voulu savoir quelle distance minimale  entre les poireaux et les poivrons permettrait  d’exprimer un effet d’une protection suffisante ?. Enfin, un effet synergique positif possible a été évalué sur le rendement du poivron lorsque les poireaux sont utilisés comme culture intercalaire dans la culture du poivron.

Des comptages hebdomadaires ont été effectués dans la culture pour dénombrer les  Myzus persicae aptères (non ailés) , les pucerons parasités et ainsi que  leurs prédateurs. Des comptages d'autres ravageurs et insectes auxiliaires ont également été effectués à l'aide des pièges collants. En outre, les données de la récolte ont été enregistrées, ce qui a permis d'évaluer le poids, le nombre d’organes produits  et la répartition selon leurs classes de qualité. Pour évaluer spécifiquement l'effet des composés organiques volatils des poireaux sur les pucerons, les poireaux ont été étêtés deux fois au cours de l'essai (coupe des feuilles de 5 cm). En effet, l'étêtage induit une réaction de stress dans la plante qui entraîne une libération accrue de ces composés.

Les résultats provisoires au moment de la visite de l'essai sur le terrain ont indiqué que ni la présence du poireau entre les poivrons ni l'étêtage des feuilles de poireau n'avaient d'effet sur l'infestation et le développement des pucerons. Par conséquent, nous n'avons pas non plus constaté d'effet de la distance sur le développement des pucerons sur les poivrons plus proches ou plus éloignés des poireaux. Cependant, une communauté très vivante de prédateurs de pucerons tels que Aphidoletes, Aphidius et coccinelles a été trouvée dans la culture, contrôlant la pression des pucerons à différents moments.

Comme cet essai d’association poireaux-poivrons était réalisé dans un tunnel, les insectes utiles avaient plusieurs possibilités d'introduction. C'est pourquoi, lors de la visite du champ d'essai, la dynamique de l'équilibre biologique entre ravageurs et auxiliaires  a été clairement soulignée. Une meilleure compréhension de ces relations mutuelles est une  clé pour donner plus de chances aux stratégies de lutte biologique afin d'inverser le cours des choses dans la bonne direction, même aux moments critiques.

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